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Les directeurs financiers et trésoriers mondiaux font face à cinq énormes risques commerciaux en 2018

By Kyriba

Les DAF et trésoriers vont faire face à de nombreuses embûches en 2018. Bien que l’économie mondiale connaisse actuellement une période florissante, la récente volatilité des valeurs boursières au niveau mondial est un indicateur de changement.

La Banque mondiale a prévu une croissance de 3,1 % pour 2018, qui bénéficiera aux entreprises. Mais dans le même temps, un environnement commercial plus sain laisse entrevoir la perspective d’une inflation des salaires, d’une augmentation des taux d’intérêt et de la fin de l’argent à bon marché.

Comme nous avons pu le constater par les réactions spectaculaires face aux chiffres indiquant que les salaires aux États-Unis augmentent plus rapidement que prévu, les marchés appréhendent la fin d’une politique monétaire souple.

Outre les avancées macroéconomiques, d’autres changements importants sont en cours. L’ordre politique établi aux États-Unis et en Europe est remis en question, la tension monte à nouveau au Moyen-Orient, la technologie transforme notre mode de vie et de travail, et les États-Unis remanient la fiscalité des entreprises.

Le changement crée des opportunités, mais présente aussi des risques.

Quels sont donc les cinq principaux risques que les directeurs financiers et les trésoriers doivent surveiller de près en 2018 et comment peuvent-ils les gérer ?

1. Les délits informatiques

La cybercriminalité représente une menace omniprésente qui ne cesse de grandir. C’est un problème pour les trésoriers puisque l’argent présente un intérêt évident pour les cybercriminels.

En 2016, une étude menée par l’Association for Financial Professionals a révélé que près de trois quarts (74 %) des organisations sondées ont fait l’objet de fraudes ou de tentatives de fraude relatives aux paiements, notamment la fraude par chèque et les transferts non autorisés de fonds, ainsi que les escroqueries par adresse email professionnelle. Environ un tiers (29 %) de ceux qui ont été ciblés par les fraudeurs ont perdu 250 000 $ ou plus.

Lecture complémentaire : Les dangers des mauvaises prévisions de trésorerie

Les entreprises qui ne disposent pas de bons systèmes permettant de détecter des comportements inhabituels et des paiements douteux courent le risque de voir la réputation de leur entreprise se ternir, sans compter la possibilité d’une importante perte financière.

Pourtant, le Hiscox Cyber Readiness Report 2017 révèle que plus de la moitié (53 %) des entreprises américaines, britanniques et allemandes évaluées pour les besoins de l’étude sont mal préparées pour faire face à une attaque. Pendant ce temps, la cybercriminalité a coûté plus de 450 milliards de dollars à l’économie mondiale en 2016.

C’est pourquoi, les directeurs financiers et les trésoriers doivent en discuter avec leurs fournisseurs technologiques afin d’assurer qu’ils investissent dans les fonctionnalités de sécurité les plus efficaces pour leurs systèmes.

2. Les taux d’intérêt en hausse et la fin de l’argent à bon marché

Pendant des années, les grandes entreprises ont pu emprunter de l’argent à des taux extrêmement bas. Pendant les sept années qui ont suivi la crise financière, les entreprises américaines empruntaient de l’argent auprès des banques à des taux d’intérêt avoisinant 3,25 %, tandis que le taux d’emprunt des entreprises britanniques était descendu à 2,65 % au cours du dernier trimestre de l’année 2009.

En même temps, en décembre 2017, le taux d’intérêt moyen pour un prêt bancaire à taux fixe de plus d’un million d’euros pour une durée de 10 ans ou plus était de 1,75 % dans la zone euro, selon la Banque centrale européenne.

Dans les marchés obligataires, les coûts d’emprunt sont descendus encore plus bas pour certaines entreprises, telles que la multinationale pharmaceutique française Sanofi et le producteur de biens de consommation allemand Henkel, parvenant même à émettre une dette à rendement négatif.

Cependant, l’argent à bon marché vit désormais ses dernières heures. La Réserve fédérale américaine a multiplié les taux d’intérêt par cinq depuis décembre 2015, alors que la Banque d’Angleterre a annoncé sa première hausse depuis plus de dix ans en novembre 2017.

La Banque centrale européenne prévoit de faire de même et la Banque du Japon réduit son programme d’achat d’obligations, suggérant que les taux augmenteront en temps opportun. Les entreprises doivent s’attendre à ce que leurs coûts de financement augmentent dans les mois et les années à venir, avec une pression d’autant plus importante pour les entreprises fortement endettées.

Pour éviter les questions qui fâchent de la part du conseil d’administration au sujet du coût élevé de la trésorerie, les directeurs financiers et les trésoriers mondiaux chercheront à atténuer le risque d’un financement plus onéreux en effectuant un refinancement rapidement, et ce, sur une période prolongée.

Ils peuvent aussi atténuer le risque associé à des coûts d’emprunt plus élevés grâce à une gestion de trésorerie efficace, en faisant un meilleur usage des surplus de trésorerie mondiaux afin de réduire les emprunts à court terme et en faisant preuve de diligence raisonnable par rapport aux fusions-acquisitions afin de s’assurer que leur entreprise ne paie pas un prix excessif pour une acquisition qu’elle regrettera plus tard.

3. La réforme fiscale américaine

Les impôts sur les sociétés aux États-Unis ont été considérablement réduits, passant de 35 % à 21 % à partir du 1er janvier 2018.

En outre, dans le cadre du programme de réformes, il existe un impôt unique sur le rapatriement des bénéfices des entreprises détenus à l’étranger (15,5 % pour les actifs liquides et 8 % pour les actifs illiquides), dans le but d’encourager les entreprises américaines à ramener l’argent qu’elles avaient jusque-là dissimulé à l’étranger.

À première vue, la réforme fiscale semble être bénéfique pour les entreprises étrangères opérant aux États-Unis, puisque leurs filiales seront soumises à un impôt plus faible. Cependant, quelques-unes des règles, notamment une mesure contre les abus et l’érosion de la base fiscale (BEAT), ainsi que le plafonnement de la déductibilité des intérêts, représentent un défi pour certaines multinationales qui sont présentes aux États-Unis et qui transfèrent des fonds dans le pays et hors du pays.

Par conséquent, les directeurs financiers et les trésoriers devront avoir une meilleure visibilité sur les flux de trésorerie entrant et sortant des États-Unis, et ils devront également revoir leur stratégie en matière de prêts intragroupes.

4. Le Brexit

Bien que le Royaume-Uni doive quitter l’Union européenne le 29 mars 2019, il y aura très certainement une transition de deux ans pour faciliter son départ. Pendant cette transition, le Royaume-Uni devra respecter les règles de l’Union européenne comme c’est le cas aujourd’hui.

On ne connaît pas exactement les implications à long terme de ce départ puisqu’aucun accord commercial n’a été encore discuté. Dans le passé, les autorités britanniques ont eu une influence considérable sur la législation européenne en matière de services financiers, mais à l’avenir, il y aura peut-être une divergence entre les règlementations britanniques et européennes, par exemple, en ce qui concerne la manière dont les exigences de l’accord de Bâle et les normes sur les liquidités pour les banques seront adoptées.

Selon PwC, l’incertitude associée au Brexit constitue un certain nombre de défis spécifiques pour les trésoriers, notamment la volatilité des taux de change, un manque de financements éventuel et un risque de contrepartie accru si les entreprises doivent subitement nouer des relations avec des institutions financières inhabituelles.

Cela laisse entendre que les entreprises doivent mettre en place des processus et des systèmes qui leur permettent d’accéder facilement à leurs fonds, de surveiller leurs risques de trésorerie, d’adapter leurs stratégies financières à l’évolution des marchés et de gérer leurs relations avec les institutions financières.

5. Le choc économique

Jusqu’ici la volatilité observée dans les marchés boursiers en 2018 peut être décrite comme une rectification plutôt que comme un krach. Cependant, une catastrophe ne peut jamais être totalement exclue. Ce n’est pas un hasard si la baisse du cours des actions coïncide avec la hausse du rendement des obligations survenant suite à la baisse des achats d’obligations de la part des gouvernements.

Au début du mois de février, le taux des bons du Trésor américain à 10 ans a atteint 2,85 %, le point le plus élevé depuis quatre ans, puisque les investisseurs ont abandonné les actions pour investir dans les obligations.

Les conditions actuelles du marché ont deux implications notables pour les trésoriers. D’abord, suite à la hausse du rendement des fonds d’État, les entreprises auront plus de mal à émettre des obligations de sociétés privées avec des coupons historiquement faibles.

Deuxièmement, si un krach boursier survient, cela peut affecter le moral des consommateurs et amener les individus et les entreprises à réduire leurs dépenses, diminuant aussi les flux de trésorerie des sociétés. De plus, des conditions de marché difficiles peuvent inciter les banques et les investisseurs obligataires à refuser le financement des entreprises qui ne sont pas perçues comme des opportunités de crédits souhaitables.

Bien entendu, il est pratiquement impossible pour une entreprise de se protéger de la répercussion d’un choc économique important, mais une bonne gestion du fonds de roulement peut jouer un rôle essentiel pour aider une entreprise à surmonter même les temps les plus durs.

Êtes-vous prêt à réagir ?

Dans un environnement en évolution constante, il est essentiel de pouvoir réagir rapidement. De ce fait, les directeurs financiers et les trésoriers qui ne peuvent pas tirer parti des occasions induites par le changement, mettent leur entreprise en péril.

Heureusement, une gestion de trésorerie efficace représente une excellente base en faveur d’une souplesse opérationnelle à long terme, surtout lorsqu’elle est associée à de puissants outils technologiques comme des capacités bancaires internes, un équilibrage de trésorerie notionnel et un système de détection de la fraude.

Notre client, A Schulman, un fournisseur de plastique basé dans l’Ohio, est un bon exemple de gestion de trésorerie qui a généré des gains considérables en matière de temps et de ressources, et qui a été reconnu comme le meilleur de sa catégorie pour l’équilibrage de la trésorerie ainsi que les opérations bancaires internes qui lui ont permis de réduire les frais bancaires, de baisser les coûts d’emprunt et d’atteindre l’efficacité fiscale.

En fin de compte, le changement ne doit pas représenter une menace pour les entreprises. Grâce à la technologie, il peut représenter une occasion unique de se développer.

Les directeurs financiers et trésoriers mondiaux font face à cinq énormes risques commerciaux en 2018 est paru dans le magazine Treasury & Risk.

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